Neyla Ben Hamouda

Directrice de production chez Content Factory by Prodigious

Décris ton poste en 5 mots ?

Organisation, proactivité (problem solving), flexibilité, communication, et chiffres.

Quel est ton parcours ?

Après un master en Cinéma et Audiovisuel, j’ai travaillé dans le secteur cinématographique comme assistante mise en scène et assistante de production avant de rejoindre le studio de production d’une petite agence – Nineteen Groupe. Une véritable découverte, monter des productions dans des délais courts est un véritable challenge. Au bout de quelques années, j’ai eu envie de découvrir de nouveaux horizons alors je me suis envolée vers l’Australie puis, un peu moins loin, l’Angleterre. Ça a été un authentique déclic, j’ai réorienté ma carrière et me suis lancée dans la production de documentaires. Ça n’a duré qu’un temps, je suis très vite retournée en agence, ce qui me correspond davantage ! J’ai donc rejoint une Brand Entertainment agency, agence digitale, à Londres pendant quelques temps. Parallèlement je me suis intéressée aux réalités immersives. Une opportunité dans ce secteur m’a fait revenir à Paris.  

En 2019, j’avais besoin d’un souffle neuf mais aussi, et surtout, besoin de mettre à profit l’ensemble des compétences et expertises que j’ai acquises au fil de mes expériences. J’ai eu la chance de pouvoir rejoindre la super équipe de Content Factory de Prodigious !

Pourquoi as-tu choisi ce métier ?

Depuis petite, le monde de l’image m’a toujours enthousiasmée. J’avais d’ailleurs toujours un appareil photo sous la main, j’étais aussi fan de séries, boulimique de films en tous genres… Enfant déjà, je savais donc que ce serait dans ce monde que mes pas me guideraient. Avoir la possibilité de raconter des histoires et faire ressentir des émotions avec parfois une seule et unique photographie m’a toujours stimulée. J’ai donc voulu être l’une de celles et ceux qui permettent de raconter des histoires. Le métier de directrice de production est un peu comme celui de Chef d’Orchestre. Monter, organiser et gérer au quotidien un travail d’équipe permet de mettre en œuvre la vision des créatifs, mais aussi de satisfaire les attentes des clients soucieux de leurs image de marque.

Pourquoi as-tu décidé de travailler en agence ?

Je ne suis pas certaine d’avoir « décidé » de travailler en agence, c’est mon tempérament qui m’a fait atterrir là. J’aime les challenges, et être en agence me permet de garder la variété dont j’ai besoin dans mon métier. Outre le travail de production de contenus que je mène au quotidien, je suis toujours en veille, à l’affût des nouvelles tendances et technologies. Cela entretient ma curiosité et cela me permet de toujours proposer des solutions plus innovantes, dans l’air du temps ! Concrètement, travailler en agence me permet de changer de sujets aux grés des annonceurs, cela contribue à me stimuler aussi bien créativement qu’artistiquement.  

Quelles compétences (soft &hard skills) faut-il avoir ?

Le métier de Directeur de Production repose sur des connaissances techniques, mais aussi humaines. À mon sens, en plus d’être curieux techniquement, il est aussi important d’être un bon communiquant. Ce métier consiste à monter des équipes et à négocier (des lieux de shoot, des contrats, des équipements, etc.) dans le but de donner vie à des idées créatives. Il ne faut pas sous-estimer les rapports humains, car chaque production repose sur une équipe. 

Une autre compétence nécessaire est la capacité à coordonner.  

Quelle est la journée type dans ton domaine

C’est difficile à dire … Très souvent je suis prise par les tournages, pas forcément derrière un écran et toujours accrochée au téléphone. Le reste du temps c’est chiffrage et montage de projet. 

Ma journée type ressemble un peu à celle d’un jongleur qui jongle constamment

Penses-tu arriver à concilier ton job et ta vie personnelle ?

Comme pour tout job, tout est question de balance. Ce n’est pas toujours évident, car nous pouvons avoir de grosses semaines de préparation puis de shoot et cela laisse certes moins de place à la vie personnelle. Néanmoins, j’essaie de compenser en profitant au maximum lorsque je ne suis pas en tournage ! Ma famille, comme mes amis, savent que lorsque je suis en shoot il est plus difficile de me voir, mais dès que je ne le suis plus je suis 100% disponible pour eux. 

Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui veulent s’orienter en agence ou exercer ton métier ?

Mon conseil, c’est d’essayer au maximum de se mettre à la place des autres, d’avoir conscience de la « big picture » du projet, comme on dit en anglais. 

Parfois ce n’est pas simple, parce que nous avons, forcément, des impératifs lorsque nous produisons du contenu, et que derrière ces impératifs il y a aussi de la relation humaine à gérer, que ce soit avec les talents, les équipes et les clients. Comprendre les enjeux de chacun, qu’ils soient artistiques, techniques ou financiers, garantir non seulement une production fluide, mais aussi un tournage dans de bonnes conditions et dans la bonne humeur, ce qui est toujours appréciable !

Que pourrais-tu dire aux jeunes pour les faire venir (dans ton agence) ?

Je dirais juste « si la routine ce n’est pas votre truc, rejoignez-nous ! » 

A la Content Factory by Prodigious, nous avons une grande variété de projets et de productions. Personnellement, j’ai la sensation de changer de boulot à chaque nouveau projet, on ne s’ennuie jamais, on se réinvente toujours.

Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans 5 ans ?

Le monde évolue et change à grande vitesse, notre métier aussi. En 10 ans, la production digitale à fait un bond incroyable, et je pense que cela va s’accentuer. Mon métier continuera donc d’évoluer, en fonction des nouveaux supports de diffusion comme les réseaux sociaux, la technologie immersive, etc. Il s’adaptera donc aux nouveaux moyens de communication. Je pense notamment aux contenus de réalités immersives qui seront sans doute bien plus présents dans un futur proche.  Les futurs Directrices de Production devront alors avoir de plus grandes connaissances techniques pour mener à bien les projets, mais aussi faire preuve d’une plus grande capacité d’adaptation.  

Et pour parler plus globalement, dans les prochaines années, la production évoluera davantage vers des métiers plus hybrides, les Creative Makers. Avant il y avait les agences créatives et les sociétés de production qui « exécutaient ». Désormais les frontières sont plus poreuses surtout quand on parle de contenu digital. La création est désormais prise en charge par les équipes en production grâce à des talents hybrides à la fois DA et réalisateurs, Illustrateurs et motion designers, storytellers… les makers !  C’est déjà le cas chez nous mais cela va encore s’accélérer avec l’arrivée de la jeune génération née avec le digital, Il n’y aura plus d’agence créative et de production, tout cela sera complètement fusionné.