Carine Cottereau

Responsable RSE chez Prodigious

Décris ton poste en 5 mots ?

Responsabilité, Écologie, Inclusion, Engagement, Mesure !

Ou plus concrètement, 5 actions pour définir mes missions en tant que responsable RSE : sensibiliser, planifier, agir en faveur du développement durable (environnemental et sociétal), communiquer et mesurer.

Quel est ton parcours ?

J’ai une formation initiale plutôt technique : j’ai été formée à l’ENS Louis Lumière en Photographie. Depuis plus de 15 ans, j’ai exercé différents métiers au sein de Prodigious : retoucheuse, account manager, chef de projet web, chargée de production CGI (3D), directrice de production et responsable des studios de tournage de la Content Factory by Prodigious.

J’ai pris depuis quelques mois une double fonction: responsable du pôle change au sein de la Content Factory et responsable du département RSE de Prodigious.

Ce parcours assez diversifié m’a permis de découvrir les différents métiers et process de la production, ce qui m’est très utile aujourd’hui dans le changement des modes opératoires pour limiter notamment les impacts environnementaux.

Pourquoi as-tu choisi ce métier ?

Cette évolution de poste répond à un besoin personnel de me recentrer sur l’humain dans ma carrière professionnelle. Je suis depuis longtemps sensible aux problématiques de développement durable mais aussi très concernée par les sujets sociétaux et je pense que les entreprises ont un rôle à jouer via la RSE. Après une formation de coaching professionnel et un mémoire sur les corrélations entre démarche RSE et coaching, ce poste m’a été proposé et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai accepté.

Pourquoi as tu décidé de travailler en agence ?

Je suis entrée dans le milieu publicitaire par hasard, à travers une première expérience professionnelle dans une agence de publicité au Cameroun. Je suis restée dans ce secteur car il correspond à mon intérêt pour l’image en général et l’humain en particulier. La diversité des missions et des tâches au quotidien, la collaboration avec des professionnels passionnés rendent ce milieu aussi bien intéressant, challengeant qu’attachant. J’aime aussi beaucoup le côté à la fois pragmatique et créatif de la production, un bon moyen pour garder les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.

Quelles compétences (soft &hard skills) faut-il avoir ?

Pour être responsable RSE, il est nécessaire d’avoir une bonne capacité d’analyse, de synthèse et d’évaluation ainsi que des compétences de pilotage de projet. Pédagogie et communication sont les 2 piliers de ce poste. Il nécessite d’écouter, de partager, de fédérer, de se remettre en question et d’avoir la capacité de comprendre les problématiques à la fois des clients et des collaborateurs. Il faut aussi être patient car les projets de « transformation” nécessitent une réflexion à long terme. Avoir une spécialité en développement durable dans son cursus peut être également très utile.

Et enfin, la mise en place des actions de démarches RSE demande tout simplement un bon sens pratique.

Quelle est la journée type dans ton domaine ?

Une journée type commence comme dans beaucoup de métiers par un point équipe – nous sommes 4 à date dans le département RSE – et nous définissons les priorités et échangeons sur  les avancements des différents projets.
La journée continue souvent par une réunion d’information ou de formation pour les collaborateurs internes ; en ce moment, par exemple, nous déployons des formations sur l’éco-production, pour l’ensemble de nos métiers.
Mais le scope de la RSE ne se limite pas, dans notre cas à l’éco-production, nous organisons également des ateliers pour les collaborateurs liés aux problématiques de bien-être et diversité en entreprise. Nous communiquons également via des newsletters sur les enjeux environnementaux et sociétaux.
Du temps est réservé dans la journée à la préparation de ces évènements et ces communications.Nous participons aussi très régulièrement à des réunions commerciales pour expliquer notre démarche et les outils RSE déployés à nos annonceurs ; nous intervenons également auprès des équipes opérationnelles plus spécifiquement sur des projets en apporteur de conseil et de solutions éco-responsables.
Nous travaillons également avec nos partenaires prestataires et fournisseurs, pour les engager eux aussi dans une démarche plus responsable.
Et enfin, une partie de la journée est occupée par le volet mesure à travers la collecte de données, l’élaboration des bilans de synthèse (bilan carbone et bilan d’eco-production) et les différents reportings. Nous travaillons d’autre part, en ce moment sur la collecte de documents en vue du renouvellement de notre label Agence Active de l’AACC prévu pour l’été prochain.

Penses-tu arriver à concilier ton job et ta vie personnelle ?

J’aime à croire que oui. Je pars du principe qu’il n’est pas nécessaire de choisir entre vie professionnelle et vie personnelle. Tout est question d’équilibre.
Coté perso, j’ai 4 enfants, et évidemment, ils sont prioritaires sur tout le reste. Néanmoins, accepter de ne pas tout faire parfaitement sans culpabiliser, casser le mythe de Superwoman en tant que maman a vraiment été aidant pour moi.
Coté pro, j’ai appris à mieux me connaitre, à fixer mes propres limites, à les partager et à les respecter. Cela me permet de mieux appréhender les périodes de forte charge de travail et gérer mon travail à plus long terme. Je fais d’ailleurs particulièrement attention, en cette période de télétravail, au droit à la déconnexion : définir un seul canal d’urgence, pas de mails tardifs ou le week-end par exemple.

Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui veulent s’orienter en agence ou exercer ton métier ?

Beaucoup de connaissances s’acquièrent par l’expérience, j’aurais tendance à leur conseiller de développer leurs soft skills. Ils sont clés dans tous les métiers de demain mais particulièrement dans le domaine RSE où l’on amène autant ce que l’on est que ce que l’on sait faire.

Que pourrais-tu dire aux jeunes pour les faire venir (dans ton agence) ?

Le secteur de la publicité est en pleine évolution. Nous sommes et devons tous être acteurs de ce changement. Notre ambition chez Prodigious est d’intégrer progressivement la dimension RSE dans les process de travail de l’ensemble de nos métiers sans culpabilisation ni moralisation. Le principe est d’amener à prendre en compte dans nos projets au même titre que la qualité, les délais, les coûts une quatrième dimension : l’éco-responsabilité. Nous formons donc nos équipes internes en ce sens.
Peut-être une belle raison de venir chez nous quand on sait que l’environnement est au coeur des préoccupations des jeunes d’aujourd’hui.

Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans 5 ans ?

Je pense que l’éco-production et toutes les actions durables ne nécessiteront pas autant de ressources au sein de la RSE qu’aujourd’hui : elles seront plus intégrées et ne nécessiteront qu’une mise à jour continue en fonction des avancées technologiques et sociétales.

En revanche, une part importante de ce métier sera axée sur les actions sociétales et la mise en œuvre par l’entreprise, via une démarche RSE plus participative et collaborative, d’actions au service de l’engagement du collaborateur avec un impact positif sur la société et la planète.