BRICE D’ANNOVILLE
Directeur de Projet Technique (Experience Technology)Décris ton poste en 5 mots ?
Production, coordination, conception, projection, veille.
Quel est ton parcours ?
J’ai une formation relativement courte : après un Bac S, j’ai obtenu mon DUT de Services et Réseaux de Communication, puis j’ai intégré l’École Gobelins pour suivre une formation Assistant Réalisateur Multimédia.
J’ai démarré dans une petite agence de communication multidisciplinaire ou j’ai appris énormément de choses. Pendant 5 ans j’ai fait du développement, du graphisme, du montage vidéo, de l’animation 2D pour des clients plutôt luxe.
Puis j’ai intégré l’agence digitale pure player Razorfish au poste de développeur. J’ai vécu une période assez extraordinaire d’innovation liée à la technologie Flash et à l’état d’esprit pionnier de la communauté des développeurs. Nous avons défriché en quelques années l’animation 2D, la vidéo, la 3D temps réel, les interfaces naturelles, etc.
Je suis devenu chef de projet technique (tech lead) puis responsable de pôle (team lead).
Ensuite j’ai souhaité mettre de côté ma casquette de manager pour me recentrer sur les projets, en devenant directeur de projet technique. Aujourd’hui on vient me voir pour vendre, cadrer, architecturer, produire et livrer des projets à l’expérience utilisateur innovante ou créative.
Pourquoi as-tu choisi ce métier ?
Ma fonction est le fruit d’une évolution naturelle plus que d’un choix.
J’ai avant tout rejoint un secteur qui me permettait d’assouvir ma curiosité pour l’innovation et de fabriquer des expériences utilisateurs.
Assez rapidement j’ai été guidé par ma volonté de produire des projets innovants, avec une bonne synergie entre créatifs et développeurs. Je suis donc peu à peu sorti de ma fonction de développeur, pour mieux travailler avec les autres expertises de l’agence à la conception et la bonne organisation de ces projets particuliers.
Pourquoi as-tu décidé de travailler en agence ?
J’avais besoin de travailler sur des projets variés avec des équipes multi-disciplinaires.
Je préfère quand chaque projet est une occasion d’apprendre ou d’améliorer les choses. J’ai choisi une agence qui avait la capacité de produire avec ses équipes internes en limitant la sous-traitance. Je voulais être au cœur du réacteur !
Quelles compétences (soft &hard skills) faut-il avoir ?
Soft skills : curiosité, capacité de projection, orienté solution, rationalisation, esprit d’équipe, renouvellement et partage des connaissances.
Hard skills : architecture d’application, langages et frameworks web, AR, VR, technologies conversationnelles, WebGL, APIs, Cloud computing, headless, microservices, devops.
Quelle est la journée type dans ton domaine ?
Les tâches d’une journée sont variées : “daily meetings” sur les projets en début de journée, puis veille technologique, ateliers de conception, conception d’architecture logicielle, devis et planification, mise en place d’organisation, suivi de la production, recevoir des colis quand je suis en télétravail 😉 etc.
Penses-tu arriver à concilier ton job et ta vie personnelle ?
Je n’ai jamais eu de problème avec ça. Je prolonge parfois ma journée à la maison mais pour creuser des sujets qui me passionnent. Pour moi il est naturel de beaucoup s’impliquer, surtout quand on est passionné, mais il faut également savoir se fixer des limites et dire non à ceux qui en demandent trop.
Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui veulent s’orienter en agence ou exercer ton métier ?
Je leur dis premièrement qu’ils ont raison de tenter cette expérience ! C’est très formateur de se retrouver en interaction avec des profils variés et de travailler sur des projets diversifiés. La Startup et l’annonceur attendront 😉
Pour la première étape du recrutement je leur conseille de valoriser leurs projets d’étude ou personnels en expliquant bien leur rôle, le cheminement du projet, comment ils auraient pu le faire autrement, etc.
Ensuite je leur conseille d’être curieux, de s’ouvrir aux autres, de s’impliquer, d’être agnostique sur les technologies, de ne pas avoir peur de la complexité et du foisonnement des technologies : on trouve toujours une solution.
Que pourrais-tu dire aux jeunes pour les faire venir (dans ton agence) ?
Razorfish est une des rares agences qui depuis ses débuts produit elle-même les dispositifs qu’elle conçoit. Elle à une réelle fibre de “faiseurs” et ne se contente pas de concevoir la stratégie, l’UX et l’UI des projets pour ses clients.
Rejoindre le pôle technique, c’est intégrer une équipe de 80 profils aux compétences variées (et plus de 300 talents sur l’ensemble des départements). C’est une opportunité de se former mais aussi d’apporter sa pierre à l’édifice. Son fonctionnement laisse de l’espace aux initiatives personnelles et au partage de connaissance.
Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans 5 ans ?
On pourrait penser que les méthodes agiles tendent à faire disparaître les fonctions d’encadrement, les “chefs” et autres “directeurs”. En pratique, et peut-être sous d’autres intitulés de poste, il y aura toujours besoin de profils qui veilleront à ce que les projets ne dérivent pas, et à ce que les équipes convergent vers les mêmes objectifs de qualité et de rentabilité.
Le Web3, et son principal concept de décentralisation grâce à la Blockchain, devraient remettre en cause tout ce qui fait autorité aujourd’hui. Nous allons devoir composer entre les débats idéologiques, l’éco-responsabilité, l’innovation technologique et le buzz ! L’issue me paraît imprévisible mais je suis curieux de voir comment nous allons nous frayer un chemin au milieu de tout ça.