Benjamin Magne
Developpeur back endDécris ton poste en 5 mots ?
Réflexion – Précision – Rigueur – Communication – Créativité
Quel est ton parcours ?
Mon parcours est assez atypique : j’ai commencé mes études en informatique après une MANAA (mise à niveau en art appliqué). Je voulais, à l’origine, m’orienter vers un métier créatif (Direction artistique). C’est au cours d’un stage, et après avoir côtoyé des développeurs au sein de l’entreprise qui m’accueillait, que j’ai choisi de poursuivre mes études dans le numérique, plus précisément dans le développement. J’ai donc effectué un BTS SIO, option Solutions logicielles et applications métiers à Y-nov (ex infosup) en alternance chez Bobbies (marque de prêt à porter), puis un master en management des systèmes d’information au CESI, toujours en alternance, cette fois-ci chez Adveris.
Pourquoi as-tu choisi ce métier ?
J’ai toujours été attiré par le développement et plus largement par l’informatique (hardware). Je fais déjà du développement à titre personnel chez moi via quelques sites pour apprendre les bases du web : un site pour exposer mes photos, un blog sous WordPress et un site d’une équipe de jeu vidéo. Le marché était plutôt favorable pour les développeurs à l’époque, et les offres de formations commençaient à bien se développer. J’ai ainsi naturellement choisi de m’orienter vers ce métier. J’ai cependant commencé en tant que développeur front, suite logique de mon expérience plus axée sur le graphisme suite à la MANAA. En effet, le pont entre études artistiques et développement front end est assez simple et cohérent. Le travail d’un développeur front se fait via une coopération étroite avec les équipes créatives. Il n’est pas rare de rencontrer des personnes ayant exercés ou exerçant les deux métiers. Au fur et à mesure de mes expériences, je me suis spécialisé en développement back end. Le fait de traiter des données côté serveur, de devoir façonner des algorithmes pour alimenter des bases de données, d’être « la partie invisible de l’iceberg », a dans un premier temps attiré ma curiosité, puis est devenu une évidence.
Pourquoi as tu décidé de travailler en agence ?
J’ai commencé à travailler en agence pour monter en compétences sur plusieurs points. En effet lors de ma première expérience chez un client final, j’avais une vision moins large de mon métier. L’agence m’a permis de découvrir de nouveaux process, de nouvelles technologies ainsi que de faire la transition de développeur front à back.
Quelles compétences (soft &hard skills) faut-il avoir ?
Pour moi un bon développeur doit avant tout être un bon communicant. En effet, sans cette qualité humaine, il est compliqué de bien travailler en équipe. Au-delà d’être uniquement un pur technicien, un bon développeur doit savoir échanger avec toutes les parties prenantes d’un projet, ce n’est qu’en adoptant ce genre de comportement qu’on peut délivrer des projets sans accrocs. Bien évidement il faut également être techniquement solide, mais on préférera toujours travailler avec une personne qui saura bien vulgariser son métier et ses actions. Enfin, pour avoir une bonne culture en informatique, il faut bien connaitre ses bases et ne pas brûler les étapes dans son apprentissage, le reste viendra au fur et à mesure des expériences.
Quelle est la journée type dans ton domaine ?
J’arrive à l’agence, je me fais un bon café bien évidemment, puis je commence ma journée : j’ouvre mes mails, je commence par regarder si des sites que l’on a mis en production ont renvoyé des erreurs depuis la veille. Si c’est le cas, je préviens les chefs de projets concernés pour qu’on fixe les erreurs. J’ouvre ensuite mes mails relatifs à ma veille personnelle : il faut à mon sens toujours être au courant des nouveautés concernant les technologies sur lesquelles on travaille mais également sur d’autres technologies pour ne pas s’enfermer dans un seul secteur. J’ouvre ensuite notre outil de planification de tâches et je prends connaissance des projets sur lesquels je vais devoir travailler aujourd’hui. Généralement, je me consacre à 3 ou 4 projets maximum. À chaque début de tâche, j’ai un brief par les chefs de projets, et je m’y mets. À chaque fin de tâche j’envoie mon code sur notre outil de versioning et je rends mon travail disponible sur le serveur de préproduction. Ainsi, le chef de projet et le client sont en mesure de valider. Les tâches d’un développeur back end sont variées. Pour résumer nous devons mettre en place la structure des nouveaux sites internet, comme pour l’élaboration d’une maison, en s’appuyant sur les spécificités fonctionnelles qui nous sont fournies, le tout en commençant bien évidemment par les fondations ! J’effectue toujours un débrief en fin de tâche au chef de projet pour qu’il puisse avoir une bonne visibilité sur l’avancement du projet. La rigueur ainsi qu’une certaine forme de routine saine dans les process font partie intégrante du métier de développeur.
Penses-tu arriver à concilier ton job et ta vie personnelle ?
Absolument, au-delà du métier de développeur, je pense que c’est surtout la vie d’agence qui le permet. Aujourd’hui, je considère davantage mon agence comme une grande famille. De plus, Adveris fait tout pour bien s’occuper de ses collaborateurs. Nous avons un comité happiness qui nous propose tous les mois des activités de groupe et des apéros qui permettent de souder les équipes.
Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui veulent s’orienter en agence ou exercer ton métier ?
Aux développeurs en devenir, je leur conseillerais tout d’abord de se donner les moyens de réussir. En effet cela peut être très décourageant au début de se lancer surtout si le vocabulaire ou les principes fondamentaux de développement ne sont pas acquis et maîtrisés. Après tout, nous ne sommes jamais mieux servis que par soit même, et à l’ère du 100% numérique, rien de plus simple : beaucoup de sites (ex : openclassroom) proposent des formations gratuites qui permettent de se faire une idée du métier. D’autre plateformes permettent d’échanger avec d’autres développeurs pour solutionner les problèmes que nous rencontrons (ex : stackoverflow). Il est important de savoir que lorsque l’on débute, nous avons des questions techniques que d’autres développeurs ont eu avant nous : beaucoup de topics traitent de l’ensemble des sujets. Concernant le choix d’une spécialisation, rien n’égale la pratique pour savoir quelle partie nous plait le plus. C’est ainsi que j’ai choisi de m’orienter vers le back end après avoir testé le front end.
Développer est passionnant, c’est un métier où l’on apprend tous les jours de nouvelles choses. Le marché de l’emploi est plus que favorable. Aujourd’hui, nous comptons pléthore de formations permettant d’exercer ces métiers. Enfin, le développement n’est pas une fin en soit, on peut très bien par la suite s’orienter vers une approche plus managériale en devenant lead développeur (permettant de gérer des équipes) ou bien directeur technique pour ne citer que ces deux métiers. En ce qui concerne l’agence je n’ai pas de conseils particuliers à donner mis à part d’être soit même et d’être ouvert auprès des autres pôles.
Que pourrais-tu dire aux jeunes pour les faire venir (dans ton agence) ?
Adveris est une jeune agence indépendante très dynamique. Nous avons une grande diversité de clients et les équipes sont jeunes, compétentes et soudées. Nous possédons un comité happiness qui nous chouchoute. Nos bureaux sont superbes et nous jouons au ping pong le midi. Enfin, nous buvons des bières tous ensemble le soir après notre journée de travail, que demander de plus ?
Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans 5 ans ?
Difficile de se projeter à 5 ans quand l’on connait la rapidité à laquelle le secteur évolue. Cependant, nous pouvons émettre quelques hypothèses. Selon moi, le développeur de demain n’occupera pas les mêmes fonctions que celui d’aujourd’hui. Je pense que l’intelligence artificielle (IA) et le développeur seront amenés à collaborer, laissant au développeur les parties les plus créatives de son métier en le défaussant des tâches rébarbatives. Beaucoup de principes de programmation sont voués à être automatisé. Néanmoins, l’IA ne peut pas remplacer l’humain face aux problématiques des clients pour comprendre leurs besoins. Aujourd’hui, développer ce n’est pas uniquement coder la « tête dans le guidon ». Il faut réfléchir à la manière dont on va élaborer nos programmes, il faut collaborer avec les équipes, analyser des cahiers des charges, autant de tâches difficiles à automatiser. Pour moi, l’évolution du métier de développeur se fera « autour » de l’IA, car celle-ci nécessitera un travail de supervision conséquent pour tester et valider le code qu’elle pourra générer.
Le développeur aura toujours un rôle primordial pour les entreprises, via leur transformation numérique d’aujourd’hui, mais aussi pour leurs enjeux de demain. Ainsi, le besoin technique sera toujours présent. Le marché de l’emploi des développeurs est en pleine période charnière. En effet, il est actuellement dans une phase immature, mais est voué à s’équilibrer dans le futur, via la diversification de l’offre des formations ainsi que du nombre important de personnes en reconversion professionnelle choisissant ce secteur. C’est donc pour moi « le moment ou jamais » de s’orienter vers le développement, avant que le marché n’arrive à saturation.
À titre personnel je pense que j’évoluerai naturellement vers un poste de lead développeur quand j’estimerai avoir assez de compétences pour me permettre de manager une équipe.