Andréa Schrieke

Conceptrice-Rédactrice chez INNOCEAN WORLDWIDE France

Décris ton poste en 5 mots ?

Duo, parce qu’un CR ne serait rien sans son DA.
Ping-pong, parce qu’on passe nos journées à échanger en team.
Curiosité, parce que pour trouver de bonnes idées il faut s’intéresser à tout.
Imagination, parce qu’au quotidien, il en faut quand même une sacrée dose.
Recommencer, parce qu’une idée ne sort jamais du 1er coup telle qu’on l’avait pensée.  Et ça il faut savoir l’accepter.

Quel est ton parcours ?

J’ai intégré l’ISCOM Strasbourg après le bac. À la base je voulais travailler dans le milieu musical donc j’ai fait mes premiers stages en radio et dans des labels indépendants.
J’ai passé quelques mois à Barcelone dans une agence d’évènementiel avant de m’installer à Paris pour finir mes études. C’est là que j’ai vraiment découvert l’univers de la publicité. En échangeant avec des créatifs qui intervenaient dans mon école j’ai décidé de faire mon premier book de CR à partir de projets personnels.
J’ai passé pas mal d’entretiens, puis j’ai été prise en stage chez Ministère, une agence digitale indépendante.
J’ai continué chez Havas en alternance puis en CDD et enfin en CDI. J’y suis restée 5 ans, c’est là que j’ai rencontré Marie ma DA avec qui je travaille actuellement chez Innocean.

Pourquoi as-tu choisi ce métier ?

J’ai toujours aimé écrire et imaginer de nouvelles choses, alors être payée pour le faire c’est quand même assez cool.
Ce que j’aime dans ce métier c’est que les journées ne sont jamais les mêmes. Elles sont rythmées par les besoins des marques qui évoluent sans cesse. C’est un métier où l’ennui est rare si on est curieux. On est aussi rarement seul, le fait de travailler en binôme avec une DA permet d’échanger et de trouver de l’inspiration même quand on est bloquées. On peut s’appuyer l’une sur l’autre. C’est précieux.

Pourquoi as-tu décidé de travailler en agence ?

Pour l’énergie créative et la diversité des métiers qui s’y côtoient. Pour un créatif qui débute, l’agence est une excellente école. On peut travailler pour des marques aux univers différents et même si certains sujets ne seront pas passionnants, ça permet de sortir de sa zone de confort et de se challenger créativement.
Le rythme est souvent intense, mais l’agence permet d’avoir une vision globale du processus créatif. On acquiert aussi des méthodes qui serviront pendant toute notre carrière. J’aime aussi le côté équipe, certains collègues sont d’ailleurs devenus des amis proches.

Quelles compétences (soft&hardskills) faut-il avoir ?

Pour moi la qualité principale c’est la curiosité. Il faut observer, s’intéresser aux gens et à ce qui se passe autour de nous. C’est hyper important de s’intéresser à des choses et des univers différents, pas seulement celui de la pub.
Je pense qu’un bon créatif est quelqu’un qui est capable de se mettre à la place des autres pour trouver la bonne idée qui correspondra vraiment à la cible et pas seulement une idée qu’il aime.
Une autre qualité très importante c’est la modestie. Elle nous permet d’entendre et d’accepter la critique sur notre travail. Il ne faut pas prendre les choses personnellement, c’est un métier où l’on recommence souvent avant que l’idée sorte enfin

Quelle est la journée type dans ton domaine ?

Il n’y a pas vraiment de règle pour la journée d’un créatif. Elle change en fonction des sujets et des étapes des projets.
Pour s’organiser on a un planning créa, c’est un peu notre to-do de la semaine. Le matin avec Marie on regarde ensemble où en sont nos sujets. Si on est au début d’un brief, on se pose chacune de notre côté pour noter nos premières idées puis on en parle et on fait un « ping-pong créatif » pour craquer l’idée qu’on présentera.
Ensuite elle travaille la DA et moi je m’occupe des mots. Ah et bien sûr il y a aussi beaucoup de réunions pendant une journée type.

Penses-tu arriver à concilier ton job et ta vie personnelle ?

Ce n’est pas toujours facile mais c’est à chacun de se fixer ses propres règles. Dans mon agence actuelle et avec un peu d’expérience j’y arrive assez bien. C’est hyper important de se déconnecter pour prendre du temps pour soi, même si le travail en agence est prenant et peut devenir vampirisant, il faut se rappeler que ce n’est pas une fin en soi, seulement un travail.

Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui veulent s’orienter en agence ou exercer ton métier ?

Ça peut paraître évident mais il faut vraiment commencer par travailler son book.
Quand on est encore étudiant c’est normal de ne pas avoir grand-chose à mettre dedans. On peut y mettre des projets d’école ou de stage si on en a déjà fait. Le mieux c’est de faire des pro-actifs avec des marques qui t’inspirent. Ça montre ton style et ta capacité à t’approprier un sujet.
Il faut aussi faire une veille régulière sur les dernières pub et activations et sur ce qui se passe dans les agences : les gains d’appel d’offres, les prix, qui est DC …

Que pourrais-tu dire aux jeunes pour les faire venir (dans ton agence) ?

Je rajouterai juste que chez Innocean on est très soudés et c’est important au quotidien. Chacun a son expertise et ça te fera grandir. Si tu veux vivre une première expérience dans une agence à taille humaine aux côtés d’une team créa de l’espace, on attend ton book !

Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans 5 ans ?

Hmm il y a 5 ans il n’y avait pas Tik Tok donc dans 5 ans je pense qu’on aura encore de nouvelles plateformes digitales pour créer du contenu et des activations de marques.  Il faudra adapter sa plume et ses idées à leurs spécificités. Il y aura toujours des campagnes sur les médias traditionnels mais je pense que les marques continueront d’augmenter leurs budgets en social.

Et peut-être que d’ici là le télétravail sera devenu la norme et qu’on sera tous devenus des digital nomades qui bossent d’une plage aux Canaries.