Marguerite Callaud

New Business Manager

Décris ton poste en 5 mots

Coordonner, et gagner, des compétitions.

Quel est ton parcours ?

Après deux années de classe préparatoire littéraire à Condorcet, j’ai rejoint l’ICP en licence d’histoire. En parallèle je suivais des cours du soir en sociologie, je savais déjà alors que je me destinais aux métiers de la communication, il ne me restait qu’à sauter le pas. Ce fût chose faite en intégrant l’ISCOM puis le CELSA. J’ai fait mes stages et mon alternance en agence, au Newbiz, dans une agence digitale puis dans une agence publicitaire. C’est donc tout naturellement que j’ai intégré Havas Paris en 2018 en tant que New business manager.

Pourquoi as-tu choisi ce métier ?

C’est avant tout une question de rencontres et deux ont été déterminantes. D’abord en 2011, encore lycéenne, avec l’agence qui s’appelait alors EURO RSCG C&O (devenue depuis Havas Paris). Les locaux étaient situés à Suresnes. Jacques Séguéla se promenait chaque jour dans les couloirs. Le Ministère de la culture lançait la carte musique. Et moi je découvrais l’intérieur d’une agence. Je me souviens avoir pensé « c’est la cour de récré pour les grands » et avoir immédiatement décidé que la communication serait mon métier. 

La seconde (un coup de foudre ?), date de 2016, avec un appel d’offres. J’avais été prise en stage dans une agence digitale pour faire tout à fait autre chose. J’ai vu comment le lancement de cette compétition avait mis toute l’agence en effervescence. Un appel d’offres peut créer cela au sein des collaborateurs : fédérer toutes les énergies individuelles en un seul corps tourné vers un objectif unique, la victoire. Je voulais en être !

Pourquoi as-tu décidé de travailler en agence ?

Avant tout pour retrouver cette effervescence. Et je dois dire que chacune des agences que j’ai fréquentées, malgré leurs différences, étaient un formidable terrain d’émulation.

Une agence est également une super école de la communication. Qu’il s’agisse de parfaire sa culture publicitaire, de s’ouvrir à de nouveaux métiers, de comprendre ce qui se cache derrière CRM/PRM … L’agence bouillonne de façon continue, il y a chaque jour quelque chose de nouveau à apprendre. Quelque chose de surprenant, d’intelligent…

Quelles compétences (soft & hard skills) faut-il avoir ?

De la curiosité 

Il faut aimer chercher, creuser. Être au Newbiz, c’est ne jamais cesser d’apprendre en étant toujours confronté à de nouveaux marchés, à de nouvelles problématiques et donc de nouveaux challenges. Il faut cultiver cette curiosité. 

Du bagou 

Le new business, c’est aussi rassembler. Nous demandons beaucoup aux équipes dans des délais souvent très courts. Il faut les motiver, les challenger pour créer une équipe qui a envie, qui s’approprie et porte le projet, et transmet cette envie au prospect.

De la rigueur … et du système D 

Une compétition se passe rarement comme nous l’avions prévue. Anticiper, organiser et avoir de la débrouillardise sont nécessaires pour finaliser une proposition dont nous serons fiers dans le temps imparti.

Quelle est la journée type dans ton domaine ?

Je parlerais plus de semaines types. Celles de début de compétition, qui préparent le terrain, sorte d’échauffement. Puis le marathon, une course tranquille, il faut économiser ses forces. Et enfin le sprint final, celui du bouclage.

Si je devais caricaturer une journée, elle débuterait par la lecture de Stratégies ou CB News dans le métro. Arrivée à l’agence, le café accompagne le check des plateformes de marché public pour voir si certaines compétitions sont pertinentes pour nous. « Hey, ça a l’air sympa cet appel d’offres ouvert sur des usines de mouches à rendre en 5 jours ! » 

Avant que ne s’enchainent les réunions : points stratégiques, plan’s boards créatifs, kick-off, brainstormings et autres sans jargons. Il faut réagir, challenger, ne pas hésiter. Nous sommes au cœur d’un réacteur d’idées pour créer la meilleure proposition possible. Entre deux réunions, on passe voir les équipes, on écrit nos partis de la recommandation ou des cas agences. On profite des collègues pas loin pour tester l’idée du jour, les faire réagir à une note, une création, une signature. Ils ont toujours un nouvel angle à proposer, un expert du Havas Village en tête qui pourrait nous aider. On joue collectif et ça marche. 

Et puis l’urgence arrive ! Disons qu’elle prend, ce jour type, la forme d’une présentation agence. Le pôle Newbiz est la mémoire de l’agence. C’est donc vers nous que l’on se tourne lorsque pour une compétition, des étudiants ou un rendez-vous prospect, il faut donner à voir notre ADN, nos expertises, nos créations. 

La journée se termine traditionnellement par la to-do du lendemain et la mise à jour de la worklist des compétitions. Une organisation nécessaire pour aborder les urgences plus sereinement.

Penses-tu arriver à concilier ton job et ta vie personnelle ?

En préambule, je dirais qu’on ne choisit pas de devenir New Business Manager en souhaitant coûte que coûte concilier vie personnelle et professionnelle. On choisit ce métier pour être au carrefour des décisions, de l’opérationnel et de la stratégie, pour toucher à pleins de problématiques différentes et parce qu’on aime le frisson du sprint final. 

En effet, si les semaines de préparation et d’écriture de la proposition (qui sont majoritaires !) permettent tout à fait de concilier vie personnelle et vie professionnelle, la dernière ligne droite n’a pas cette prétention. 

Lors du bouclage toutes les équipes sont mobilisées jusqu’au bout pour rendre la meilleure proposition possible. Cela signifie souvent des nocturnes et donc mettre sa vie personnelle de côté quelques jours.

Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui veulent s’orienter en agence ou exercer ton métier ?

Soyez curieux.

Regardez les campagnes, lisez la presse, intéressez-vous au marché. 

L’une de mes premières boss me disait : « Chaque matin dans le métro, regarde les campagnes, demande-toi quel est l’insight, quelle est la stratégie. Demande-toi quel problème cela résout ». C’était un très bon conseil. Je continue de l’appliquer et j’encourage notre super équipe d’alternants/stagiaires à le faire aussi. 

Soyez rigoureux.

Dans le fond et dans la forme. Les deux se nourrissent. Écrire des cas agences est d’ailleurs un très bon exercice pour apprendre à structurer sa pensée et à lui donner une forme qui servira et portera le propos.  

Que pourrais-tu dire aux jeunes pour les faire venir (dans ton agence) ?

Je suis sortie d’école il y a moins de deux ans, je sais que la communication est aussi sexy que floue. On vous apprend à faire des « reco » sans toujours vous présenter tous les métiers qui existent. Selon votre intervenant, le discours sera très publicitaire ou très affaire publique. C’est normal, vos professeurs sont experts d’un métier, d’un secteur. Ils ont peut-être oublié que la première fois qu’ils ont entendu « planneur stratégique » ils ont cru que c’était des gens qui « font des plannings de manière intelligente ». Ou alors je suis la seule …

Venez en agence vous confronter aux différents métiers, c’est le meilleur moyen de trouver ce qui vous intéresse vraiment. En réunissant toutes les expertises de la communication sous le même toit, en les faisant interagir ensemble pour créer des réponses surprenantes, décalées ou intégrées, Havas Paris est l’endroit idéal.

Comment vois-tu l’évolution de ton métier dans 5 ans ?

Toujours en train de réinventer la relation agence-annonceur

Le Newbiz est un laboratoire d’idées nouvelles. On y expérimente de nouvelles manières de collaborer, de présenter, de produire de façon plus responsable, de penser les sujets. Dans 5 ans certaines seront devenues des paradigmes, d’autres seront à inventer.

Plus responsable en matière d’appels d’offres 

C’est en tout cas mon espoir. Aujourd’hui encore, certaines compétitions sont interrompues sans raisons ou des tours additionnels ajoutés à la dernière minute. Ce n’est heureusement pas la majorité mais les cas existent, et sont difficiles au regard de l’implication des équipes. Il existe une charte, celle de la belle compétition. J’espère que son utilisation se généralisera.